Dure matinée

Vampire reste 10 points de vie et 4 attaques

Les coups de Mélanos portèrent fort : d'une lame il empala le bras de son adversaire et de l''autre, il lui laboura la poitrine. Aussitôt la créature malveillante se lança en avant, visant de ses crocs sanglants la gorge de Dame Aracelis mais l'attaque fut parée sans peine et dans un grand déchirement de chair, le bras encore acroché à l'écorce sanglante se libéra. Mélanos attaqua une nouvelle fois mais l'adversaire était tellement vif qu'il para sans peine son attaque et, dirigeant sa dague vers le phoénix, il le transperça de part en part...

Blessé, et n'ayant pu, par distraction, s'emparer de la fiole de la douce fleur des Vanyar, le vieux chevalier qui depuis bien des années avait cessé de combattre pour se dédier à la médecine de son peuple, tomba à genoux en se tenant le côté d'où giclait une mare de sang

Dans une ruelle d'une petite citée située non loin du mont Daos dormait sur un trottoir un ivrogne. Une bouteille vide en main, de la morve et du vomis partout sur le visage, l'individu ronflait. Pendant son sommeil il avait été dépouillé de ses affaires; ses vêtements et sa dague n'étaient plus.
La citée était éveillé et les passants regardaient avec dédain le débris poser là. Un être vagabond, sans logis ni famille. Qui hère de rues en rues, de citées en citées, en mendiant et en volant pour acheter quelque alcool à sa portée.
Plus qu'un ivrogne il était un alcoolique. Un dépendent, un faible, un drogué.

Pourtant jadis il avait été autre chose. Il y a longtemps il avait été Roi. Il avait été fils. Il avait été frère. Il avait été ami. Il avait été un proche. Il avait été un confident. Il avait été une grande gueule. Il avait été un être de Lumière. Il avait été un Téléri. Il était un Eldar.

Jadis... oui, il y a longtemps.

Mais entre temps il avait repris une vie de vagabond, de solitude, de désespoir et de ténèbres.  Il s'était mis à voler, à mentir, à se parjurer, à ne plus aider, à ne plus être lui-même. S'était oublié, effacé son passé, éteinte la flamme vacillante du Téléri.
Honneur, respect, vertu, droiture, amitié, noblesse, chevalerie, liberté, politesse, sagesse, amour... que de mots sans sens désormais. Adieu l'espoir, la volonté, le sens du sacrifice, l'abnégation, le devoir. Bonjour la luxure, la paresse, l'abandon, l'ombre.

Puis un oiseau se posa sur la carcasse du vagabond.

La froideur du pavé ne se fit plus sentir. Au contraire de la chaleur émanait de toute part. L'alcoolique se réveilla. Il s'essuya le vomis qui lui obstruait la vue et s'étonna de ne pas avoir mal au crâne.

"Bien aimé de Tyrée ! Viens à moi ! " tonna une voix dans sa tête.

De toute évidence il était encore dans un sale état. Il se redressa péniblement et s'assit en se reposant contre un mur.

"Bien aimé de Tyrée ! Viens à moi ! " répéta une voix dans sa tête.

Bien aimé de Tyrée ? Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas entendu ces mots. Il se frappa au visage, se demandant s'il ne rêvait pas.
L'oiseau se tint face à lui et leurs regards se croisèrent.
Il comprit alors.
Un nom lui vint à l'esprit: Mélanos ! C'est cet oiseau de feu qui l'appelait ainsi. Ce personnage têtu, querelleur et d'une grande sensiblerie. Celui qui se pensait doté de la mission divine de protéger tout un chacun, quelle arrogance ! Ce défenseur d'une Lumière il y a longtemps éteinte, cet idéaliste naïf emplis de vertus et bien-pensance.  

Oui c'était lui qui l'appelait ainsi... C'était Mélanos... C'était un Eldar.... C'était... son ami.

"Comment puis je te rejoindre !!! Où es tu !!!" tonna l'ivrogne.

Les passants dans la ruelle se retournèrent une seconde, mais venant d'un ivrogne, ils ne s'étonnèrent pas vraiment de le voir parler tout seul.

"Il est là où il doit être. Il est là où tu dois être. Il est là où nous étions. Il est là où La Famille est."

Une autre voix dans sa tête.

_Qui es tu ? questionna le vagabond.

_ Je suis ton frère, Damdad.

_ Tu dis qu'il est à Valinor ?

_Où d'autre pourrait il être ?

_En Tyrée ?

_Il n'est pas en Tyrée.

_Comment puis je me rendre en Valinor ?

_Tu as pour frère un archange, ria Damdad, tu es un Eldar et non un vagabond, l'impossible n'est rien ! Fermes les yeux et abandonnes toi en ma magie.

_Suis je digne de retourner en Valinor ?

_Qui es tu pour y aller ?

L'ivrogne comprit, l'ivrogne le savait, l'ivrogne l'avait toujours su.

_Je suis Arthurius ! Le Roi des Immortels ! Le guerrier de Lumière ! L'homme d'honneur ! Le révolté ! L'enfant terrible ! Le Téléri ! Le bien aimé de Tyrée ! Le semeur de pagaille ! L'Eldar ! Je suis fait pour Valinor ! J'en suis l'un des Gardiens ! J'en suis l'un des membres ! Je suis MOI ! Avait tonné l'immortel avant qu'une lueure blanche ne le recouvre et qu'il ne disparaisse de la ruelle.

L'instant d'après l'Immortel se retrouvait face à Valinor, ou du moins ce qu'il en restait. Il portait des vêtements de nouveau. Et à sa ceinture était accroché son épée et son Cor.

Il empoigna le Cor des Immortels et souffla dedans de toutes ses forces. Pour que résonne de nouveau en ces lieux l'Enthil at Anolth !


[HRP] Vous êtes sure pour l'écriture avec les dés ? Je trouve que ça complique grandement l'écriture et que ça empêche l'histoire de s'écouler.
En tout cas je suis très heureux de revoir vos plumes [/HRP]

Mélanos leva la tête et vit l'un des trois guerriers qu'il attendait encore... Blessé par les coups du vampire, il ne pu se relever et c'est alors que la magie de Fléaux lui rendit bien plus que la vie : elle lui  redonna le feu sacré et l'une de ses plus grandes joies...

C'est donc sans vergogne que le Tyréen avait marché vers le démon de lumière et, qu’indifférent aux flammes et aux éclairs qui avaient suivi l'ouverture du portail, il s'était élancé vers son ami Fléaux puis d'un geste empli à la fois de douceur et d'enthousiasme il l'avait serré dans ses bras...

Alors il les regarda tous l'un après l'autre et tandis que les ténébreux reculaient, une fois de plus, impressionnés par la scène qu'il venaient de voir, il s'approcha d'eux et posant une main  sur l'épaule de chacun d'entre eux, il les nomma tous à tour de rôle...

- Dame Aracelis, dit-il, Fleur de Vanyar, guérisseuse bien plus que guerrière, recevez en vous la magie et la sagesse de mon peuple...

Un minuscule oiseau de feu s'arracha de son front et se posa sur celui de la seconde souveraine Vanyar... Dès l'instant où il la toucha, il lui transmit l'art de guérison des phoénix de Tyrée...

- Darad dit-il, encore, toi qui n'as pas hésité un instant à défendre ce qui n'était qu'une ruine, reçois, en plus de la tienne, la vaillance de mon peuple.

Un nouvel oiseau se détacha de lui et se posa sur le vanyar qui sentit aussitôt grandir son courage déjà bien trempée.

- Fléaux, mon ami, murmura-t-il à l'encontre du nouveau venu... puisse la magie de Tyrée renforcer la tienne et te fortifier car, je le sens, le portail l'a quelque peu affaibli.

Un nouvel oiseau de feu quitta le front de Mélanos et, se glissant entre les mains du démon de lumière, il se transforma en une énergie pure, dont la magie de Fléaux se nourrit pour se ressourcer et s'amplifier.

Vient le tour de Paolas...

- Puisse le pouvoir ancestral de mon peuple,  accroître encore ta fidélité et ta volonté de relever cette cité... murmura le phoénix tandis qu'une autre flamme se posait sur le front du guerrier ahuri.

Enfin, se tournant vers son fils, Doudougaël d'Arcan, il eut pour lui ces étranges parole...

- Mon ami, mon fils, je t'ai déjà tout donné  : par mon sang et mes larmes qui se sont mélangées au tiens puisses-tu m'apprendre l’humilité et la modération.

L'oiseau de feu quitta le front de Mélanos et se posa, tel un faucon sur le poignet du guerrier...

Il y en eu sans doute un ou l'autre prêt à rétorquer quelque chose mais soudain un autre cor résonna, à la fois puissant et intense.

Mais Mélanos avait entendu le souffle qui avait précédé le résonnement de ce cor et il l'avait reconnu. Alors, sans prendre la peine de faire volte face, le Tyréen prit à sa ceinture le cor jumeau que jadis un Immortel lui avait offert et il souffla, lui aussi de tout son cœur.

Lorsque les cors se turent Mélanos se retourna enfin et ce qu'il vit le remplit d'allégresse : l'ennemi avait encore reculé et juste, devant lui, entre ses amis et les envahisseur se tenait l'enfant terrible de la Cité... celui qu'il avait appelé le bien-aîmé de Tyrée et qu'il avait décidé d'adopter avant la chute de la cité.

- Arthurius, mon fils, dit-il en lui ouvrant les bras... Viens prendre place aux côtés de ton père... il y a si longtemps que je t'attends.

Mélanos n'ajouta rien si ce n'est :

- Flinn, j'en appelle à ta mémoire, à ta fidélité, à ton courage... il ne manque que toi!

Le dernier oiseau de feu se décrocha du front du vieux guerrier et après avoir tourné plusieurs fois autour du groupe de guerriers, il partit en direction du Nord à la recherche du Chef Noldor.

(HRP Peu-être as-tu raison Arthurius... mais il y a des ennemis et des alliés: ils font partie de l'histoire et comme tu vois les combats peuvent aussi être mis en attente... il suffit juste qu'un d'entre nous en fasse mention dans son RP et que la chose soit respectée par les autres, jusqu'à ce que l'un d'entre nous, (n'importe lequel) relance les hostilités...
A ne pas oublier le Balrogh qui, lui attaquera simultanément les deux camps... )

Alors, sentant que, malgré sa faiblesse, le Bälrog, ne tarderait pas à reprendre ses assauts, que ce qu'il restait de la cité et le clan ennemi serait détruits Mélanos regarda fixement dans les yeux Sadesyos le bandit.

- Souviens-toi, dit-il... tu fus l'uns de nos chevaliers : sans doute pas le meilleur puisque ta fidélité allait bien d'avantage à ta reine qu'à la cité elle-même, mais tu fus brave et vaillant... Lorsqu'elle se transforma en pierre vivante, une partie de toi demeura à ses côtés tandis que ton être sans âme errait dans l'enfer d'une souffrance intérieure qui consuma ta raison. Ces bandits sauvèrent ton corps... et ta volonté domina la leur... mais seuls ces murs qui comptèrent tant pour ta reine, sont en mesure de sauver ton âme... Souviens-toi... de ce qui fut, de ce qui est, de ce qui sera : un Eldar fut, est et demeurera à jamais un eldar , lié à sa cité, à ses valeurs, à tout ce qu'elle représente!.

Mélanos sentit que ses pensées n'avaient pas été vaines mais déjà le Bälrog reprenait des forces. Alors, jetant son épée, son cor et son bouclier il s'vança vers le bandit et d'une vois forte, il s'adressa à lui :

- Odysseas, chevalier de Valinor, relève-toi! Sois digne de celle qui à travers la pierre observe avec douleur ta déchéance bien plus que sa propre captivité : au nom de Gothia de Terkis, ta reine et ta promise, marche vers moi en ami et combats à nos côtés!

Lentement le phoénix s'approcha du guerrier en proie à une guerre intérieure intense puis, il lança un appel muet à son fils bien aimé :

- Doudougaël, entendit le roi d'Arcan, tu as en ton pouvoir quelque chose qui appartient à ce pauvre coeur brisé...

Doudou ne fit pas un pas, mais d'une main vive, il arracha de son propre cou la lanière à laquelle était suspendue une pierre vivante et il la lança en direction de Mélanos... La pierre rebondit entre les ailes du phoénix, passa par dessus son épaule et, au lieu de tomber par terre, elle percuta le bandit en plein coeur...

Je n'ai pas bien compris ce que cette créature me voulait, je ne sais pas trop de quoi elle me parlait... mais un nom a percuté mon esprit qui n'arrivait pas à se souvenir... Un nom, un seul... Gothia de Terkis... et maintenant d'étranges souvenirs effleurent ma tête à nouveau douloureuse...

Je ne sais quoi répondre : une part de moi a l'envie de déplumer cet homme ailé, l'autre celle de me jeter à ses pieds en le suppliant de me pardonner...

Je voudrais bouger, lancer l'attaque mais je n'y parviens pas.. le visage d'une femme, belle, si belle, envahit mon esprit tout entier...

Puis une lueur, rouge sang attire mon regard... Je n'ai ni le temps de me déplacer ni celui de dire un mot et tout à coup, une violente douleur emplit ma poitrine...

- Il me semble que ce coeur est le tien, tonne la voix du colosse qu'ils nomment Doudougaël... et avec lui ta mémoire et ton âme!

J'ai mal... mal par le feu de la pierre qui traverse ma poitrine et pénètre le coeur qui me fait vivre... Je meurs, je le sens... il est venu en ami pour mieux m'exterminer... le traître!

Je tombe à genoux mais je ne meurs pas... je souffre un martyre que je ne souhaiterais pas même à un chien galeux, mais je ne meurs pas... et tandis que je m'apprête à défaillir, je sens des ailes puissantes qui m'enveloppent...

- Odysseas... je suis Odysseas... et je me souviens

Un flot de larmes glisse sur mon visage et d'autres coulent sur mes cheveux... Pourquoi cet homme pleure-t-il alors que je l'ai trahis?

- Non mon ami, tu ne m'as pas trahi, pas plus que ne l'ont fait tous ceux qui se trouvent aux portes de la cité, dis-je en le relevant...

Je sais que mes larmes peuvent tuer les âmes obscures, mais la sienne ne l'est pas... Alors, par leur puissance, rendue encore plus intense par le souvenir, elles amènent la guérison là où vivait la douleur...

Je sais que cet homme, cet Eldar, n'attaquera plus la cité mais la défendra-t-il? Car je sais aussi qu'il m'est désormais fidèle bien plus parce que je demeure fidèle à l'âme de celle qui habite son coeur que parce que je fus son chef...

Derrière nous, le Balrog reprend ses forces et prépare une nouvelle attaque...

- Choisis, Odysseas... mais quoi que tu fasses, choisis vite!